Avec vous chaque semaine votre chronique :
« A chaque ville suffit sa peine
Par Bouziane Moussaoui
Aujourd’hui :
La Rentrée des Classes avec un Plan d’Urgence
(Première partie)
« Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits. Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l’utilité commune. »
(Déclaration universelle des droits de l’homme)
Quel rapport, s’interrogerait l’Autre, entre cette citation et le titre de notre chronique d’aujourd’hui ?
Le rapport est tout inclus dans le mot souligné : « distinctions »
En effet, à la lecture du Plan d’Urgence du Ministère de l’Education Nationale,
Espace 2 en particulier, le mot d’ordre de l’actuelle rentrée scolaire est explicitement clair : tout le monde doit être mobilisé pour :
« Stimuler l’initiative et l’excellence au lycée et à l’université » ...
Plus question de laisser dériver nos émotions comme des lambeaux d’épave ; il n’ y a lieu ni aux interprétations suggestives,ni aux extrapolations abusives ; n’importe quel dictionnaire agréé donne à « excellence », « distinction » pour synonyme :
Etre « excellent », c’est être « distingué », et la « distinction n’est autre que « séparation », « démarcation », « différenciation » et « discrimination »…
Devant ce nouveau mot d’ordre, notre école qui se mobilisait pour la généralisation de la scolarité et qui prêchait tout paradoxalement « la qualité », la voici bloquée cette rentrée dans un véritable cul-de-sac…
Comment peut elle enseigner les principes fondamentaux de la citoyenneté à la manière des écoles les plus démocratiques et encourager dans le même temps la discrimination et la différenciation au nom de l’ « excellence » ?…
Comment résoudre cette énigme dont l’avers fait agir le MEN en bon samaritain grâce à l’opération « un million de cartables » à la faveurs des familles démunies, alors que le revers de cette même énigme, toujours selon Espace 2 du Plan d’Urgence, aspirerait à une école discriminatoire, une sorte d’organisme « chasseur d’élites » :
Les « excellents » !
Les décideurs du MEN pensent la chose autrement : selon eux « stimuler l’initiative et l’excellence », n’est qu’un levier parmi beaucoup d’autres qui font partie d’une stratégie d’ensemble conçue par des experts en vue d’améliorer la qualité de notre enseignement fort peu appréciée par certains organismes internationaux influents.
Reste à savoir comment…
Les teneurs des rênes ont prévu, entre autres, des séances de soutien ou d’ « accompagnement » ; autrement dit des « heures supplémentaires…
Certains organes de la presse écrite nationale ont, aussitôt, par souci professionnel, saisi le ministère de tutelle le sollicitant de confirmer ou d’infirmer les rumeurs en cours concernant une éventuelle augmentation du nombre d’heures du tableaux de service des enseignants...
Le MEN a réagi dans les meilleurs délais avec un démenti catégorique : aucune augmentation de la sorte n’est prévue…
Mais le principe des heures supplémentaires est retenu : les élèves ont besoin de soutien, ils l’auront ; comment ? Nous le saurons très bien tôt à partir du 10 septembre de l’année en cours…, nous jugerons l’efficacité de sa mise en œuvre au moment convenu…
Là n’est pas le fond du problème ; ce qui inquiète vraiment les parents, surtout les plus avisés, n’est pas le seul fait de garantir une place à leurs enfants dans une école publique ou privée, la bataille qu’ils se voient astreints à mener consiste à évaluer le parcours scolaire de leurs enfants par les RESULTATS …, c'est-à-dire les moyennes qui leurs permettront une orientation pragmatique vers les sciences mathématiques d’abord, les Ecoles Préparatoires ensuite avant de finir dans les grandes écoles françaises ou marocaine ; ou du mois, à la rigueur, l’obtention des moyennes exigées pour être admis dans des faculté de renom comme celle de la médecine à titre d’exemple…
Cette évaluation par les résultats exige pour sa part un investissement énorme et continue : en argent, en patience, en persévérance, en temps, en nerfs et en présence…
Qu’adviendra-t-il alors des élèves qui n’ont pas de quoi investir ?
Il est vrai que nombreux sont les fils de pauvres qui excellent, c’est une vérité, mais pas une règle générale, allez consulter les prix des livres et autres fournitures scolaires pour en avoir le cœur net…
A suivre…
« A chaque ville suffit sa peine
Par Bouziane Moussaoui
Aujourd’hui :
La Rentrée des Classes avec un Plan d’Urgence
(Première partie)
« Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits. Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l’utilité commune. »
(Déclaration universelle des droits de l’homme)
Quel rapport, s’interrogerait l’Autre, entre cette citation et le titre de notre chronique d’aujourd’hui ?
Le rapport est tout inclus dans le mot souligné : « distinctions »
En effet, à la lecture du Plan d’Urgence du Ministère de l’Education Nationale,
Espace 2 en particulier, le mot d’ordre de l’actuelle rentrée scolaire est explicitement clair : tout le monde doit être mobilisé pour :
« Stimuler l’initiative et l’excellence au lycée et à l’université » ...
Plus question de laisser dériver nos émotions comme des lambeaux d’épave ; il n’ y a lieu ni aux interprétations suggestives,ni aux extrapolations abusives ; n’importe quel dictionnaire agréé donne à « excellence », « distinction » pour synonyme :
Etre « excellent », c’est être « distingué », et la « distinction n’est autre que « séparation », « démarcation », « différenciation » et « discrimination »…
Devant ce nouveau mot d’ordre, notre école qui se mobilisait pour la généralisation de la scolarité et qui prêchait tout paradoxalement « la qualité », la voici bloquée cette rentrée dans un véritable cul-de-sac…
Comment peut elle enseigner les principes fondamentaux de la citoyenneté à la manière des écoles les plus démocratiques et encourager dans le même temps la discrimination et la différenciation au nom de l’ « excellence » ?…
Comment résoudre cette énigme dont l’avers fait agir le MEN en bon samaritain grâce à l’opération « un million de cartables » à la faveurs des familles démunies, alors que le revers de cette même énigme, toujours selon Espace 2 du Plan d’Urgence, aspirerait à une école discriminatoire, une sorte d’organisme « chasseur d’élites » :
Les « excellents » !
Les décideurs du MEN pensent la chose autrement : selon eux « stimuler l’initiative et l’excellence », n’est qu’un levier parmi beaucoup d’autres qui font partie d’une stratégie d’ensemble conçue par des experts en vue d’améliorer la qualité de notre enseignement fort peu appréciée par certains organismes internationaux influents.
Reste à savoir comment…
Les teneurs des rênes ont prévu, entre autres, des séances de soutien ou d’ « accompagnement » ; autrement dit des « heures supplémentaires…
Certains organes de la presse écrite nationale ont, aussitôt, par souci professionnel, saisi le ministère de tutelle le sollicitant de confirmer ou d’infirmer les rumeurs en cours concernant une éventuelle augmentation du nombre d’heures du tableaux de service des enseignants...
Le MEN a réagi dans les meilleurs délais avec un démenti catégorique : aucune augmentation de la sorte n’est prévue…
Mais le principe des heures supplémentaires est retenu : les élèves ont besoin de soutien, ils l’auront ; comment ? Nous le saurons très bien tôt à partir du 10 septembre de l’année en cours…, nous jugerons l’efficacité de sa mise en œuvre au moment convenu…
Là n’est pas le fond du problème ; ce qui inquiète vraiment les parents, surtout les plus avisés, n’est pas le seul fait de garantir une place à leurs enfants dans une école publique ou privée, la bataille qu’ils se voient astreints à mener consiste à évaluer le parcours scolaire de leurs enfants par les RESULTATS …, c'est-à-dire les moyennes qui leurs permettront une orientation pragmatique vers les sciences mathématiques d’abord, les Ecoles Préparatoires ensuite avant de finir dans les grandes écoles françaises ou marocaine ; ou du mois, à la rigueur, l’obtention des moyennes exigées pour être admis dans des faculté de renom comme celle de la médecine à titre d’exemple…
Cette évaluation par les résultats exige pour sa part un investissement énorme et continue : en argent, en patience, en persévérance, en temps, en nerfs et en présence…
Qu’adviendra-t-il alors des élèves qui n’ont pas de quoi investir ?
Il est vrai que nombreux sont les fils de pauvres qui excellent, c’est une vérité, mais pas une règle générale, allez consulter les prix des livres et autres fournitures scolaires pour en avoir le cœur net…
A suivre…